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Saison 2017-2018 de l’Opéra de Lyon

Parler d’une saison de l’Opéra de Lyon est forcément singulier tant l’excellent directeur de l’institution Serge Dorny nous a habitué à un programme réfléchi, intelligent et incroyablement pertinent. Rares sont les théâtres à construire leurs saisons sur une thématique et Lyon en plus, peut s’enorgueillir d’un rayonnement international.

 

2017-2018 a pour thème « des guerres et des rois » et pour l’illustrer, on peut voir sur scène le War Requiem de Britten, l’Histoire du Soldat de Stravinsky, le Journal d’un disparu de Janacek et les opéras de Verdi : Attila, Macbeth et Don Carlos (version française).

Une création contemporaine (GerMANIA d’Alexander Rastakov) et une rareté (Der Kreidekreis, le Cercle de craie de Zemlinsky) viennent couronner d’audace une saison 2017-2018 déjà riche en événements. Enfin, la guerre des sexes est illustrée par deux chefs-d’œuvre de l’opéra, Cenerentola de Rossini et Don Giovanni de Mozart.

 

Sous la direction artistique de Daniele Rustoni, nouveau chef permanent de l’Opéra de Lyon, la saison de concerts est également intense avec deux récitals de taille (l’un de piano avec le grand mozartien Christian Zacharias et l’autre vocal avec Stéphane Degout, merveilleux récitaliste). L’orchestre se fait baroque pour accompagner le contre-ténor Lawrence Zazzo et se promène dans le répertoire entre Tchaikovsky, Beethoven, Ravel ou Poulenc.

 

La danse occupe toute sa place à l’Opéra de Lyon et cette saison est également riche en grands événements. Qu’on découvre la liste impressionnante des chorégraphes pour s’en rendre compte ! Jirí Kylián est particulièrement à l’honneur car il ouvre le bal avec East Shadow sur la musique de Schubert et revient ensuite dans un spectacle avec également une création de Johan Inger. Les autres grands noms sont ceux de William Forsythe, Trisha Brown, Russel Maliphant, Benjamin Millepeid et Jérôme Bel pour les contemporains. Le néo-classique n’est pas en reste avec la soirée Bizet de Roland Petit où l’on peut applaudir les grands succès L’Arlésienne et Carmen.

 

Les grands noms du chant sont bien présents à Lyon avec une attention toute particulière portée sur l’équilibre des distributions. A ce titre, le Don Carlos s’annonce assez exceptionnel. La version originale en français du chef-d’œuvre de Verdi est proposée en intégralité. Michele Pertusi apporte la fêlure nécessaire au roi d’Espagne face à sa jeune épouse aux aigus cristallins qui est incarnée par Sally Matthews. Stéphane Degout apporte la vaillance au rôle de Rodrigue dans une mise en scène attendue de Christophe Honoré. Don Giovanni a les traits flatteurs de Philippe Sly très bien entouré, lui aussi (Eleonora Buratto, Antoinette Dennefeld, Julien Behr). Macbeth le fallot est incarné par Elchin Azizov (une voix à suivre) face à Susanna Branchini en Lady Macbeth. Enfin, Cenerentola semble idéalement distribuée avec Michèle Losier et Cyrille Dubois, de beaux talents confirmés.

 

Les rendez-vous nombreux de l’Opéra de Lyon sont autant de promesses enthousiasmantes.